Cette semaine a enregistré deux cas d’école sur les trajectoires opposées de patrons de groupe. Ainsi, si en France, Arnaud Lagardère a fini par perdre le contrôle du groupe éponyme, outre-atlantique, Sam Altman a pu s’imposer aux administrateurs d’OpenAI.
En effet, Vivendi a annoncé avoir finalisé son rapprochement avec le groupe Lagardère avec un contrôle de 60% de son capital. Cette annonce a ainsi sonné le glas de l’indépendance du groupe Lagardère, bâti par Jean-Luc Lagardère. Ce dernier avait laissé à son fils un groupe solide, présent notamment dans l’aéronautique et l’armement.
Toutefois, Arnaud Lagardère a fait plusieurs choix erronés dont la cession de 15% d’Airbus et la concentration du groupe dans le contenu et le marketing au sens large. Aussi, symboliquement, Arnaud Lagardère a cédé sa participation dans Canal+, Le Monde, les Haras et le groupe Amaury. De même, il a été accusé de piloter les dividendes en fonction des échéances de sa dette personnelle et non en raison de l’intérêt du groupe et des filiales.
Dans le côté opposé, OpenAI a annoncé, mercredi 22 novembre, avoir trouvé un accord de principe pour que Sam Altman revienne dans la société comme PDG, avec des changements dans le conseil d'administration. Aussi, Sam Altman a affirmé avoir le soutien de Satya Nadella, le PDG de Microsoft pour revenir à la tête d'OpenAI. En effet, Microsoft avait annoncé, lundi, l’embauche de Sam Altman, pour diriger une nouvelle équipe de recherche dans l'IA.
Sam Altman qui est le co-fondateur d’OpenAI qui a lancé ChatGPT, avait été initialement limogé par le conseil d'administration de la start-up de l’IA à la surprise générale à cause de reproches sur le manque d'analyse des risques associés à l’IA. Par la suite, près de 700 des 770 employés d’OpenAI, ont signé une lettre menaçant d’un départ si le conseil d'administration refusait de démissionner.
In fine, le capital humain d’une entreprise avec son patron comme émanation suprême, est le principal goodwill d’une entreprise. En effet, des patrons comme Steve Jobs, Bill Gates ou Elon Musk, ont donné de l’ampleur à leurs groupes grâce à leur vision stratégique combinée à un charisme et à des choix stratégiques judicieux. A contrario, certains patrons ont “coulé” leurs groupes par paresse intellectuelle (ex : Nokia ou Yahoo) ou par manque de vision stratégique.